mercredi 24 septembre 2008

... Nul orietur ...


Découvrez Michael Nyman!



When I have seen by Time's fell hand defac'd
The rich proud cost of outworn buried age ;
When sometime lofty towers I see down-raz'd,
And brass eternal slave to mortal rage ;
When I have seen the hungry ocean gain
Advantage on the kingdom of the shore,
And the firm soil win of the watery main,
Increasing store with loss, and loss with store ;
When I have seen such interchange of state,
Or state itself confounded to decay ;
Ruin hath taught me thus to ruminate
That Time will come and take my love away.


This thought is as a death which cannot choose
But weep to have that which it fears to lose.





J'ai vu broyés du Temps, de sa main sanguinaire,
Les orgueilleux trésors d'un âge enseveli ;
J'ai vu de hauts donjons tranchés à ras de terre

Et le bronze éternel à la force asservi ;

J'ai vu, sous les efforts de l'océan avide,
Le royaume côtier lui céder son terrain,
Puis le sol regagner sur la plaine liquide,
Changeant le gain pour perte et la perte pour gain ;

J'ai vu par coups soudains se changer les fortunes
Et la fortune même emportée à son tour,
En méditant ainsi ces ruines communes,
J'ai dit : le Temps viendra pour m'ôter mon amour.

Penser tel que la mort : Nulle espérance ouverte
Sinon pleurer d'avoir ce dont on craint la perte.


William Shakespeare (1564-1616) ; Sonnet LXIV

4 commentaires:

null a dit…

J'ai déjà lu ça quelque part... Pas loin d'ici...

Anonyme a dit…

... Tiens donc ...
J'espère, du moins, que la fin fut heureuse ...

Anonyme a dit…

...
oh...
Alors là, c'est simplement magnifique... La musique, la première photo, le poème... Que dire, mis à part que la Beauté Pure est éphémère... Et c'est bien cela qui lui donne sa force ?


Magnifique...
J'en suis toute émue... C'est malin...

null a dit…

Heureuse, je ne sais pas... Peut-être que maintenant, oui. En tout cas, ça a fini devant l'océan, à défaut d'y finir dedans...