vendredi 25 juillet 2008

Ogrerie Verlainienne ...


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Ouverture

Je veux m'abstraire vers vos cuisses et vos fesses,
Putains, du seul vrai Dieu seules prêtresses vraies,
Beautés mûres ou non, novices et professes,
Ô ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies !

Vos pieds sont merveilleux, qui ne sont qu'à l'amant,
Ne reviennent qu'avec l'amant, n'ont de répit
Qu'au lit pendant l'amour, puis flattent gentiment
Ceux de l'amant qui las et soufflant, se tapit.

Pressés, fleurés, baisés, léchés depuis les plantes
Jusq'aux orteils sucés les uns après les autres,
Jusqu'aux chevilles, jusqu'aux lacs des veines lentes,
Pieds plus beaux que des pieds de héros et d'apôtres !

J'aime fort votre bouche et ses jeux gracieux,
Ceux de la langue et des lèvres et ceux des dents
Mordillant notre langue et parfois même mieux,
Truc presque aussi gentil que de mettre dedans ;

Et vos seins, double mont d'orgueil et de luxure
Entre quels mon orgueil viril parfois se guinde
Pour s'y gonfler à l'aise et s'y frotter la hure :
Tel un sanglier ès vaux du Parnasse et du Pinde.

Vos bras, j'adore aussi vos bras si beaux, si blancs,
Tendres et durs, dodus, nerveux quand faut et beaux
Et blancs comme vos culs et presque aussi troublants,
Chauds dans l'amour, après frais comme des tombeaux.

Et les mains au bout de ces bras, que je les gobe !
La caresse et la paresse les ont bénies,
Rameneuses du gland transi qui se dérobe,
Branleuses aux sollicitudes infinies !

Mais quoi ? Tout ce n'est rien, Putains, aux prix de vos
Culs et cons dont la vue et le goût et l'odeur
Et le toucher font des élus de vos dévots,
Tabernacles et Saints des Saints de l'impudeur.

C'est pourquoi, mes soeurs, vers vos cuisses et vos fesses
Je veux m'abstraire tout, seules compagnes vraies,
Beautés mûres ou non, novices ou professes,
Et ne vivre plus qu'en vos fentes et vos raies.















Idylle High-Life

La galopine
À pleine main
Branle la pine
Au beau gamin.

L’heureux potache
Décalotté
Jouit et crache
De tout côté.

L’enfant rieuse
À voir ce lait
Et curieuse
De ce qu’il est,

Hume une goutte
Au bord du pis,
Puis dame ! en route,
Ma foi, tant pis !

Pourlèche et baise
Le joli bout,
Plus ne biaise
Pompe le tout !

Petit vicomte
De je-ne-sais,
Point ne raconte
Trop ce succès,

Fleur d’élégances,
Oaristys
De tes vacances
Quatre-vingt-dix :

Ces algarades
Dans les châteaux,
Tes camarades,
Même lourdeaux,

Pourraient sans peine
T’en raconter
À la douzaine
Sans inventer ;

Et les cousines,
Anges déchus,
De ses cuisines
Et de ces jus

Sont coutumières,
Pauvres trognons,
Dès leurs premières
Communions ;


Ce, jeunes frères,
En attendant
Leurs adultères
Vous impendant.











Reddition

Je suis foutu.
Tu m'as vaincu.
Je n'aime plus que ton gros cu
Tant baisé, léché, reniflé
Et que ton cher con tant branlé,
Piné - car je ne suis pas l'homme
Pour Gomorrhe ni pour Sodome,
Mais pour Paphos et pour Lesbos,
(Et tant gamahuché, ton con)
Converti par tes seins si beaux,
Tes seins lourds que mes mains soupèsent
Afin que mes lèvres les baisent
Et, comme l'on hume un flacon,
Sucent leurs bouts raides, puis mou,
Ainsi qu'il nous arrive à nous
Avec nos gaules variables
C'est un plaisir de tous les diables
Que tirer un coup en gamin,
En épicier ou en levrette
Ou à la Marie-Antoinette
Et cætera jusqu'à demain
Avec toi, despote adorée,
Dont la volonté m'est sacrée,
Plaisir infernal qui me tue
Et dans lequel je me tue
A satisfaire ta luxure.
Le foutre s'épand de mon vit
Comme le sang d'une blessure...
N'importe!
Tant que mon cœur vit
Et que palpite encore mon être
Je veux remplir en tout ta loi,
N'ayant, dure maîtresse, en toi
Plus de maîtresse, mais un maître.

















Régals

Croise tes cuisses sur ma tête
De façon à ce que ma langue,
Taisant toute sotte harangue,
Ne puisse plus que faire fête
À ton con ainsi qu'à ton cu
Dont je suis là jamais vaincu
Comme de tout ton corps, du reste,
Et de ton âme mal céleste
Et de ton esprit carnassier
Qui dévore en moi l'idéal
Et m'a fait le plus putassier
Du plus pur, du plus lilial
Que j'étais avant ta rencontre
Depuis des ans et puis des ans.
Là, dispose-toi bien et montre
Par quelques gestes complaisants
Qu'au fond t'aimes ton vieux bonhomme
Ou du moins le souffre faisant.
Minette (avec boule de gomme)
Et feuille de rose, tout comme
Un plus jeune mieux séduisant
Sans doute mais moins bath en somme
Quant à la science et au faire.
Ô ton con ! qu'il sent bon!
J'y fouille
Tant de la gueule que du blaire
Et j'y fais le diable et j'y flaire
Et j'y farfouille et j'y bafouille
Et j'y renifle et oh ! j'y bave
Dans ton con à l'odeur cochonne
Que surplombe une motte flave
Et qu 'un duvet roux environne
Qui mène au trou miraculeux
Où je farfouille, où je bafouille
Où je renifle et où je bave
Avec le soin méticuleux
Et l'âpre ferveur d'un esclave
Affranchi de tout préjugé.
La raie adorable que j'ai
Léchée amoroso depuis
Les reins en passant par le puits
Où je m'attarde en un long stage
Pour les dévotions d'usage
Me conduit tout droit à la fente
Triomphante de mon infante.
Là, je dis un salamalec
Absolument ésotérique
Au clitoris rien moins que sec,
Si bien que ma tête d'en bas
Qu'exaspèrent tous ces ébats
S'épanche en blanche rhétorique,
Mais s'apaise dès ces prémisses.
Et je m'endors entre tes cuisses
Qu'à travers tout cet émoi tendre
La fatigue t'a fait détendre.











Gamineries

Depuis que ce m'est plus commode
De baiser en gamin, j'adore
Cette manière et l'aime encore
Plus quand j'applique la méthode

Qui consiste à mettre mes mains
Bien fort sur ton bon gros cul frais,
Chatouille un peu conçue exprès,
Pour mieux entrer dans tes chemins.

Alors ma queue est en ribote
De ce con, qui, de fait, la baise,
Et de ce ventre qui lui pèse
D'un poids salop - et ça clapote,

Et les tétons de déborder
De la chemise lentement
Et de danser indolemment,
Et de mes yeux comme bander,

Tandis que les tiens, d'une vache,
Tels ceux-là des Junons antiques.
Leur fichent des regards obliques,
Profonds comme des coups de hache,

Si que je suis magnétisé
Et que mon cabochon d'en bas,
Non toutefois sans quels combats?
Se rend tout à fait médusé.

Et je jouis et je décharge
Dans ce vrai cauchemar de viande
A la fois friande et gourmande
Et tour à tour étroite et large,

Et qui remonte et redescend
Et rebondit sur mes roustons
En sauts où mon vit à tâtons
Pris d'un vertige incandescent

Parmi des foutres et des mouilles
Meurt, puis revit, puis meurt encore,
Revit, remeurt, revit encore
Par tout ce foutre et que de mouilles !

Cependant que mes doigts, non sans
Te faire un tas de postillons,
Légers comme des papillons
Mais profondément caressants

Et que mes paumes de tes fesses
Froides modérément tout juste
Remontent lento vers le buste
Tiède sous leurs chaudes caresses.


Paul Verlaine, textes divers ... etc ...




5 commentaires:

Anonyme a dit…

... Et qui à déssiné quoi ???

link886 a dit…

Bonne question....

mais j'adore !!!!!!!!

PetitChap a dit…

Moi je sais !! Moi je sais !!

Bon... j'hésite à donner les réponses, parce que je sais qu'elles sont bonnes (ben oui, j'en suis sûre)...!

Je tiens tout d'abord à éclaircir quelques points : je connaissais certaines de ces images [allez savoir comment... ;) ], donc leurs auteurs ; je connaissais ensuite un des illustrateurs sans connaitre les images qui sont présentées ici, mais j'en ai reconnu le style ; j'ai découvert également, il y a quelques temps, un livre qui semble être une des sources principales du sieur Ogre... et enfin, pour les autres illustrations, j'ai triché...!!

Je donne juste quelques réponses, pour le moment, dans le désordre et sans dire qui a fait quoi...

Il y a donc du Paul-Emile Bécat, bien sûr... du Kranichfeld... du Rustin, du Van Haarlem, du Primatice, du Morisot... Je garde les autres pour plus tard...

J'ai bon ?! Qu'est-ce que j'ai gagné ?!

Anonyme a dit…

hey bien hey bien, j'ai comme l'impression que Verlaine faisait une fixette sur les derrières dodus... Pas une raison pour parler comme ça !
Il y a poésie et poésie, et "putain" n'est pas un mot très lyrique, à mon goût... Après, me diriez-vous, on n'a jamais dit qu'on faisait dans le lyrisme, certes.
Dans ce cas, c'est assez rigolo, point de poésie ni de romantisme, mais bon, on en est plus là ! Appelons un chat un chat, que diantre ! C'est intéressant de voir ce gens sous un autre angle... :D

Pour les illustrations, je n'en sais fichtrement rien. La Princesse semble au courant, pour toutes mes ignorances ! hihi
Néanmoins, j'aime bien la deuxième, et la troisième, (qui me ferait presque peur) me fait penser, j'ignore pourquoi, à Beckett, qui n'est pas un dessinateur, mais vous savez, des fois, les associations d'idées...

Je vais oser vos déposer mes hommages sur cet article, ainsi qu'un verre de lait fraise...

Cat a dit…

En tous les cas, un bon choix iconographique...