Collage M. Ogre ; 1999
Duel ; Jacques Callot [s.d.]
Bussy-Rabutin – Les mémoires de Messire Roger de Rabutin, Comte de Bussy- Lieutenant Général des armées du Roy et mestre de camp général de la cavalerie légère ; Paris ; Jean Anisson, 1696.
Harvey Keitel dans les Duellistes de Ridley Scott (1977)
Sonnet sur le duel du Sieur de Tournes et du Sieur Ch. de M. Faict
à Aix le 23 septembre 1594
Tel qu'un fort tourbillon Roy de l'humide plaine
Trouble, tourmente et pert les écumeux vaisseaux,
Tel ce Tournes vainqueur dans la ville des eaux,
Bat, rebat et abbat son guerrier sur l'araine.
Le corps de son guerrier s'ouvre en mainte fontaines,
Abreve la campagne et se fourche en ruisseaux
Mais l'âme qui languit en ses vuides rameaux
Soupire vers le ciel cette mourante halaine
Tournes, de qui dépent et ma vie et ma mort
Tryomphe de toy-même et de Mars et du sort,
Ne pers le vif tableau d'une belle victoire.
L'un arreste sa voix, l'autre arreste son feu
De la voix du vaincu le vainqueur est vaincu,
L'un content de la vie, et l'autre de la gloire.
L.D.C.
"Au second coup que je luy portay je luy percay le poulmon ; et comme je mestois fort avancé sur luy, je voulus rompre la mesure, sans songer au rideau que j'avais derrière moy, sy bien que je tombay à la renverse. Busc qui se sentait fort blessé se jetta sur moy ; et me criant de demander la vie, il me voulut en mesme temps donner de l'épée dans le corps, mais j'esquivay le coup, et l'épée m'effleurant seulement les costes entra dans la terre. La peur que j'eus qu'il me redoublast me fit empoigner son épée par la lame ; mais en me l'arrachant, il me coupa les doigts et particulièrement le pouce, et me la mettant à la gorge, il m'obligea de luy rendre la mienne."
Bussy-Rabutin – Les mémoires de Messire Roger de Rabutin, Comte de Bussy- Lieutenant Général des armées du Roy et mestre de camp général de la cavalerie légère ; Paris ; Jean Anisson, 1696.
Harvey Keitel dans les Duellistes de Ridley Scott (1977)
"Il est réputé si honteux de se faire appeler menteur que la première insulte est réduite à néant par le démenti ; et celui qui le reçoit est à ce point mis en cause dans son honneur et dans sa réputation qu'il ne peut se décharger de cette accusation sans frapper celui qui l'a provoqué ou sans le défier en duel."
Lodowick Bryskett ; A discourse of civil life, 1606
"Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon ;
Élégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Mirmydon,
Qu'à la fin de l'envoi je touche !
°
Vous auriez bien dû rester neutre ;
Où vais-je vous larder, dindon ?...
Dans le flanc, sous votre maheutre ?...
Au coeur, sous votre bleu cordon ?...
- Les coquilles tintent, ding-don !
Ma pointe voltige : une mouche !
Décidément... c'est au bedon,
Qu'à la fin de l'envoi, je touche.
°
Il me manque une rime en eutre...
Vous rompez, plus blanc qu'amidon ?
C'est pour me fournir le mot pleutre !
- Tac ! je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don : -
J'ouvre la ligne, - je la bouche...
Tiens bien la broche, Laridon !
A la fin de l'envoi, je touche.
°
Prince, demande à Dieu pardon !
Je quarte du pied, j'escarmouche,
Je coupe, je feinte...
Hé ! là donc,
A la fin de l'envoi, je touche."
Edmond Rostand ; Cyrano de Bergerac ; Acte I scène IV
9 commentaires:
Hé bé, c'était l'bon vieux temps, ça...
LE GRAND COMBAT
Il l'emparouille et l'endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le panage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorcobalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s'emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret.
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et on vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
(Henri Michaux, "Qui je fus")
...Génial !!! Merci bien, la Mouette...
Envie d'en découdre ... avec qui ?!
Puisque vous semblez apprécier Michaux, M.Ogre, je vous en remets une petite couche (qui parait aller dans le sens de vos préoccupations actuelles) :
MES OCCUPATIONS
Je peux rarement voir quelqu'un sans le battre. D'autres préfèrent le monologue intérieur. Moi, non. J'aime mieux battre.
Il y a des gens qui s'assoient en face de moi au restaurant et ne disent rien, ils restent un certain temps, car ils ont décidé de manger.
En voici un.
Je te l'agrippe, toc
Je te le ragrippe, toc.
Je le pends au portemanteau.
Je le décroche.
Je le repends.
Je le redécroche.
Je le mets sur la table, je le tasse et l'étouffe.
Je le salis, je l'inonde.
Il revit.
Je le rince, je l'étire (je commence à m'énerver, il faut en finir), je le masse, je le serre, je le résume et l'introduis dans mon verre, et dis au garçon : "Mettez-moi donc un verre plus propre."
Mais je me sens mal, je règle promptement l'addition et je m'en vais.
Henri Michaux - "Mes propriétés"
PetitChap>> Pas avec vous, je vous assure !!! Ne boudez donc pas, et venez donc à ma table, c'est moi qui régale, ventre-Dieu !!!
La Mouette>> J'Adoooore !!! C'est trop excellent... ah, ha, ha...
La Mouette >> Mais c'est tout simplement génial !! Je le garde !!
M.Ogre >> je ne boude pas, je vous assure ...
La Mouette >> Moi aussi j'adore et garde. D'autant plus que je suis totalement en accord avec le propos...normal je deteste tout le monde !
C'est trop la classe les duels.
Pardon, ces défis singuliers estiment tout l'honneur et la grandeur des hommes, devrais-je dire. hihi
Quoique... dans l'absolu, c'est bô, mais en pratique...
La Mouette >>> excellent ! Moa aussi j'adore et j'adhère !^^
Bien à vous, monsieur Ogre. Puisque le fleuret, c'est cro mignonet !^^
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