vendredi 8 mai 2009

Érotidia (2) ...



Félicien Rops (1833-1898) ; L'attrapade, 1874



Mademoiselle, je ne vous ai pas plutôt aperçue que, fou d’amour, j’ai senti mes organes génitaux se tendre vers votre beauté souveraine et je me suis trouvé plus échauffé que si j’avais bu un verre de raki.
— Chez qui ? chez qui ?
— Je mets ma fortune et mon amour à vos pieds. Si je vous tenais dans un lit, vingt fois de suite je vous prouverais ma passion. Que les onze mille vierges ou même onze mille verges me châtient si je mens !
— Et comment !
— Mes sentiments ne sont pas mensongers. Je ne parle pas ainsi à toutes les femmes. Je ne suis pas un noceur.
— Et ta sœur !



Félicien Rops (1833-1898) ; Le pesage à Cythère, 1878-1881



Cette conversation s’échangeait sur le boulevard Malesherbes, un matin ensoleillé. Le mois de mai faisait renaître la nature et les pierrots parisiens piaillaient d’amour sur les arbres reverdis. Galamment, le prince Mony Vibescu tenait ces propos à une jolie fille svelte qui, vêtue avec élégance, descendait vers la Madeleine. Il la suivait avec peine tant elle marchait vite. Tout à coup, elle se retourna brusquement et éclata de rire :
— Aurez vous bientôt fini ; je n’ai pas le temps maintenant. Je vais voir une amie rue Duphot, mais si vous êtes prêt à entretenir deux femmes enragées de luxe et d’amour, si vous êtes un homme enfin, par la fortune et la puissance copulative, venez avec moi.
Il redressa sa jolie taille en s’écriant :
— Je suis un prince Roumain, hospodar héréditaire.
— Et moi, dit-elle, je suis Culculine d’Ancône, j’ai dix-neuf ans, j’ai déjà vidé les couilles de dix hommes exceptionnels sous le rapport amoureux, et la bourse de quinze millionnaires.
Et, devisant agréablement de diverses choses futiles ou troublantes, le prince et Culculine arrivèrent rue Duphot. Ils montèrent au moyen d’un ascenseur jusqu’au premier étage.



Félicien Rops (1833-1898) ; La Chanson de Chérubin, 1878-1881



— Le prince Mony Vibescu... Mon amie Alexine Mangetout.
La présentation fut faite très gravement par Culculine dans un boudoir luxueux décoré d’estampes japonaises obscènes.
Les deux amies s’embrassèrent en se passant des langues. Elles étaient grandes toutes deux, mais sans excès.
Culculine était brune, des yeux gris pétillants de malice, et un grain de beauté poilu ornait le bas de sa joue gauche. Son teint était mat, son sang affluait sous la peau, ses joues et son front se ridaient facilement attestant ses préoccupations d’argent et d’amour.
Alexine était blonde, de cette couleur tirant sur la cendre comme on ne la voit qu’à Paris. Sa carnation claire semblait transparente. Cette jolie fille apparaissait, dans son charmant déshabillé rose, aussi délicate et aussi mutine qu’une marquise friponne de l’avant-dernier siècle.
La connaissance fut bientôt nouée, et Alexine, qui avait eu un amant roumain alla chercher sa photographie dans la chambre à coucher. Le prince et Culculine l’y suivirent. Tous deux se précipitèrent sur elle et la déshabillèrent en riant. Son peignoir tomba, la laissant dans une chemise de batiste qui laissait voir un corps charmant, grassouillet, troué de fossettes aux bons endroits.



Félicien Rops (1833-1898) ; La Tentation de Saint-Antoine, 1878



Mony et Culculine la renversèrent sur le lit et mirent à jour ses beaux tétons roses, gros et durs, dont Mony suça les pointes. Culculine se baissa et, relevant la chemise, découvrit des cuisses rondes et grosses qui se réunissaient sous le chat blond cendré comme les cheveux. Alexine, poussant des petits cris de volupté, ramena sur le lit ses petits pieds qui laissèrent échapper des mules dont le bruit sur le sol fut sec. Les jambes bien écartées, elle haussait le cul sous le léchage de son amie en crispant les mains autour du cou de Mony.
Le résultat ne fut pas long à se produire, ses fesses se serrèrent, ses ruades devinrent plus vives, elle déchargea en disant :
— Salauds, vous m’excitez, il faut me satisfaire !
— Il a promis de le faire vingt fois ! dit Culculine et elle se déshabilla.
Le prince fit comme elle. Ils furent nus en même temps, et tandis qu’Alexine gisait pâmée sur le lit, ils purent admirer leurs corps réciproquement. Le gros cul de Culculine se balançait délicieusement sous une taille très fine et les grosses couilles de Mony se gonflaient sous un énorme vit dont Culculine s’empara.
— Mets le lui, dit-elle, tu me le feras après.
Le prince approcha son membre du con entrouvert d’Alexine qui tressaillit à cette approche :
— Tu me tues ! cria-t-elle. Mais le vit pénétra jusqu’aux couilles et ressortit pour rentrer comme un piston. Culculine monta sur le lit et posa son chat noir sur la bouche d’Alexine, tandis que Mony lui léchait le troufignon. Alexine remuait son cul comme une enragée, elle mit un doigt dans le trou du cul de Mony qui banda plus fort sous cette caresse. Il ramena ses mains sous les fesses d’Alexine qui crispaient avec une force incroyable, serrant dans le con enflammé l’énorme vit qui pouvait à peine y remuer.



Félicien Rops (1833-1898) ; Pornocratès, 1878



Bientôt l’agitation des trois personnages fut extrême, leur respiration devint haletante. Alexine déchargea trois fois, puis ce fut le tour de Culculine qui descendit aussitôt pour venir mordiller les couilles de Mony. Alexine se mit à crier comme une damnée et elle se tordit comme un serpent lorsque Mony lui lâcha dans le ventre son foutre roumain. Culculine l’arracha aussitôt du trou et sa bouche vint prendre la place du vit pour laper le sperme qui en coulait à gros bouillons. Alexine, pendant ce temps, avait pris en bouche le vit de Mony, qu’elle nettoya proprement en le faisant de nouveau bander.



Félicien Rops (1833-1898) ; L'Incantation, 1878



Une minute après le prince se précipita sur Culculine, mais son vit resta à la porte chatouillant le clitoris. Il tenait dans sa bouche un des tétons de la jeune femme. Alexine les caressait tous les deux.
— Mets le moi, criait Culculine, je n’en peux plus.
Mais le vit était toujours au dehors. Elle déchargea deux fois et semblait désespérée lorsque le vit brusquement la pénétra jusqu’à la matrice, alors folle d’excitation et de volupté elle mordit Mony à l’oreille si fort que le morceau lui resta dans la bouche. Elle l’avala en criant de toutes ses forces et remuant le cul magistralement. Cette blessure, dont le sang coulait à flots, sembla exciter Mony car il se mit à remuer plus fort et ne quitta le con de Culculne qu’après y avoir déchargé trois fois, tandis qu’elle-même déchargeait dix fois.
Quand il déconna, tous deux s’aperçurent avec étonnement qu’Alexine avait disparu. Elle revint bientôt avec des produits pharmaceutiques destinés à panser Mony et un énorme fouet de cocher de fiacre.
— Je l’ai acheté cinquante francs, s’écria-t-elle, au cocher de l’urbaine 3269, et il va nous servir à faire rebander le Roumain. Laisse-le se panser l’oreille, ma Culculine, et faisons 69 pour nous exciter.



Félicien Rops (1833-1898) ; La Foire aux amours, 1885



Pendant qu’il étanchait son sang, Mony assista à ce spectacle émoustillant : tête-bêche, Culculine et Alexine se glottinaient avec entrain. Le gros cul d’Alexine, blanc et potelé, se dandinait sur le visage de Culculine ; les langues longues comme des vits d’enfants, marchaient ferme, la bave et le foutre se mêlaient, les poils mouillés se collaient et des soupirs à fendre l’âme, s’ils n’avaient été des soupirs de volupté, s’élevaient du lit qui craquait et geignait sous l’agréable poids des jolies filles.
— Viens m’enculer ! cria Alexine.
Mais Mony perdait tant de sang qu’il n’avait plus envie de bander. Alexine se leva et saisissant le fouet du cocher de fiacre 3269, un superbe perpignan tout neuf, le brandit et cingla les fesses et le dos de Mony, qui sous cette nouvelle douleur oublia son oreille saignante et se mit à hurler. Mais Alexine, nue et semblable à une bacchante en délire, tapait toujours.
— Viens me fesser aussi ! cria-t-elle à Culculine dont les yeux flamboyaient et qui vint fesser à tour de bras le gros cul agité d’Alexine. Culculine fut bientôt aussi excitée.
— Fesse-moi, Mony ! supplia-t-elle, et celui-ci qui s’habituait à la correction, bien que son corps fût saignant, se mit à fesser les belles fesses brunes qui s’ouvraient et se fermaient en cadence. Quand il se mit à bander, le sang coulait, non seulement de l’oreille, mais aussi de chaque marque laissée par le fouet cruel.

Alexine se retourna alors et présenta ses belles fesses rougies à l’énorme vit qui pénétra dans la rosette, tandis que l’empalée criait en agitant le cul et les tétons. Mais Culculine les sépara en riant. Les deux femmes reprirent leur gamahuchage, tandis que Mony, tout saignant et relogé jusqu’à la garde dans le cul d’Alexine, s’agitait avec une vigueur qui faisait terriblement jouir sa partenaire. Ses couilles se balançaient comme les cloches de Notre-Dame et venaient heurter le nez de Culculine. A un moment, le cul d’Alexine se serra avec une grande force à la base du gland de Mony qui ne put plus remuer. c’est ainsi qu’il déchargea à longs jets tétés par l’anus avide d’Alexine Mangetout.




Félicien Rops (1833-1898) ; L'amour à travers les âges, 1885



Pendant ce temps, dans la rue la foule s’amassait autour du fiacre 3269 dont le cocher n’avait pas de fouet.
Un sergent de ville lui demanda ce qu’il en avait fait.
— Je l’ai vendu à une dame de la rue Duphot.
— Allez le racheter ou je vous fous une contravention.
— On y va, dit l’automédon, un Normand d’une force peu commune, et, après avoir pris des renseignements chez la concierge, il sonna au premier étage.
Alexine alla lui ouvrir à poil ; le cocher en eut un éblouissement et, comme elle se sauvait dans la chambre à coucher, il courut derrière, l’empoigna et lui mit en levrette un vit de taille respectable. Bientôt il déchargea en criant : « Tonnerre de Brest, Bordel de Dieu, Putain de salope ! »
Alexine lui donnait des coups de cul, et déchargea en même temps que lui, pendant que Mony et Culculine se tordaient de rire. Le cocher, croyant qu’ils se moquaient de lui, se mit dans une colère terrible.
— Ah ! putains, maquereau, charogne, pourriture, choléra, vous vous foutez de moi ? Mon fouet, où est mon fouet ?
Et l’apercevant, il s’en saisit pour taper de toutes ses forces sur Mony, Alexine et Culculine dont les corps nus bondissaient sous les cinglées qui laissaient des marques saignantes. Puis il se mit à rebander et, sautant sur Mony, se mit à l’enculer.




Félicien Rops (1833-1898) ; Nubilité, 1878-1890



La porte d’entrée était restée ouverte, et le sergent, qui ne voyant pas revenir le cocher, était monté, pénétra à cet instant dans la chambre à coucher; il ne fut pas long à sortir son vit réglementaire. Il l’insinua dans le cul de Culculine qui gloussait comme une poule et frémissait au contact froid des boutons d’uniforme.
Alexine inoccupée prit le bâton blanc qui se balançait dans la gaine au côté du sergent de ville. Elle se l’introduisit dans le con, et bientôt cinq personnes se mirent à jouir effroyablement, tandis que le sang des blessures coulait sur les tapis, les draps et les meubles et pendant que dans la rue on emmenait en fourrière le fiacre abandonné 3269 dont le cheval péta tout au long du chemin qu’il parfuma de façon nauséabonde.



Guillaume Apollinaire (1880-1918) ; Les onze mille verges, chap. II, 1907



Félicien Rops (1833-1898 ; Les Deux amies, 1880-1890

9 commentaires:

Elbereth a dit…

Aaaaah cet Apollinaire ! Un sacré obsédé ! Ca change du KKK... L'écriture est... un peu trop crue pour moa, chaste et prude que je suis ! hihi

thé a dit…

Pour moi, ça va
La littérature, c'est jamais pour être cru

M. Ogre a dit…

... Quant à ce que peut bien penser un Ogre de la crudité ... Huuummm ... Permettez-moi juste de sourire ...

Elbereth a dit…

Roooooh mais je voulais juste dire que parfois, l'acte sexuel n'a pas forcément besoin d'être retranscrit de la sorte !
Que parfois, la suggestion a tout autant - si ce n'est plus - d'impact que la démonstration !
Na ! :p

M. Ogre a dit…

... Et si je vous disais que derrière ce fatras de cochoncetés adorables, je retrouvais l'immense talent poétique de ce M. Guillaume ?!!! ... Vous voudrez bien admettre, ma Noble Fée, que cela ne ressemble pas au pauvre inventaire libidineux d'un malheureux "S.A.S." en matière de littérature ...

... Je dis juste ici : "Quel talent dans le genre !" et non, "quelle belle paire de fesses" ... Quoique les deux ne soient pas toujours inconciliables ...

Un de ces prochains post, je vous ferais goûter au talent d'un divin marquis-philosophe ... Et vous pourrez me dire à loisir que ce genre d'écriture ne constitue pas un genre littéraire ... Du moins, cela est discutable ...

thé a dit…

Apollinaire le transcrit de bien des façons ; et, l'une n'empêche pas l'autre.

Elbereth a dit…

Excusez moa, je ne suis personne pour juger du genre littéraire, simplement, chacun ses goûts ! na ! Et ce n'est pas sur ce genre de texte que je vais m'extasier. Après, je ne dis pas qu'il faut censurer ou être choqué ou que sais-je encore, devant pareille écriture, seulement que tout le monde ne peut pas être touché par ceci.

Quant à la transcription ou à la retranscription, le résultat est le même je crois... Et on arrive, j'en ai peur, à une vulgarité assez éloquente, ne vous déplaise. Que cela fasse partie d'un style et d'une signification précise, je n'en doute pas une seconde, et pourrais certainement, comme vous pourriez le faire, vous le démontrer de 1001 manières ; cela n'enlèvera pas la sensation que l'on ressent à la première lecture... Ce que j'essaie de dire depuis le début, sans vouloir froisser personne, ne dénigrer le talent de ce cher Guillaume...

M. Ogre a dit…

... Je vous comprends, ma Noble Fée, même si le terme de vulgaire est la définition de ce qui appartient au plus grand nombre ...

Il me reste donc à espérer que vous me pardonnerez ces ogresques débordements ...

Recevez, chère Fée, toutes les marques de mon affection et de mon amour pour votre divine essence ...

elbereth a dit…

Vous avez raison, cher Ogre, vulgaire n'est pas le terme qui convient... Grossier, trivial, salace, correspondrait mieux...
:D

Et il n'y a rien à pardonner ! Ce texte a sa place ici si vous le jugez. Mieux, s'il n'y en avait plus, je m'inquièterais... Puisque le cru fait partie des repas d'un ogre ! hihi

J'voulais pô m'énerver, je le jure...