samedi 26 janvier 2008

Shunga...



Chant d'amour du prince Magari


(Au 9e mois de 513, le prince impérial Magari épousa la princesse impériale Kasuga. Après une nuit d'amour il composa ce poème.)



Dans le pays des huit îles
Je cherchais vainement une femme
Lorsque dans Kasuga
Au ciel printanier
J'appris qu'il était
Une jolie fille,
J'appris qu'il était
Une fille accomplie.
Je poussai et ouvris
La porte de planches de cyprès
Au bois magnifique
Et j'entrai.
Je la pris par les pieds,
Je pris mon épouse.
Je la pris par la tête.
Je pris mon épouse.
Alors les bras de mon aimée
S'enroulèrent autour de moi
Mes bras aussi
Entourèrent ma bien-aimée.
De nos bras comme des lianes
S'enlaçant nous nous unimes
Nous dormîmes délicieusement
Jusqu'à ce que le coq
Chantât dans la cour.
"C'est un oiseau dans la lande
Un faisan qui chante !"
Avant que j'ai pu dire
Tout ce que je voulais de tendre,
Le jour était arrivé... O bien-aimée !




Kitagawa Utamaro (1753-1806)




Le voyage de mon seigneur
Dure depuis longtemps.
Le cherchant dans la montagne
Irai-je à sa rencontre ?
Ou me tiendrai-je dans l'attente ?


Princesse Iwa







Kitagawa Utamaro (1753-1806)


Ces vagues des glycines
Que j'ai plantées dans mon jardin,
Pour en faire un souvenir de vous
Quand j'aurai par trop de nostalgie,
Voici qu'elles sont maintenant en fleurs.





Kitagawa Utamaro (1753-1806)

A mon ami
J'avais voulu les montrer,
Mais elles ne distinguent plus
Depuis que la neige est tombée.

Yamabe no Akahito






Kitagawa Utamaro (1753-1806)



Vous n'êtes pas de celles
Que j'aimerais en passant
Ainsi que passent les blancs nuages
Chaque matin, chaque jour,
Sur les monts empourprés par l'automne.

Prince Atsumi


Kitagawa Utamaro (1753-1806)


Faisant le tour de l'île,
Une fleur j'ai vue sur le rivage,
Même si le vent souffle,
Si la vague me menace
Avant de l'avoir cueillie je n'aurai de cesse


Kitagawa Utamaro (1753-1806)


Au pays de Hatsuse
Entouré de montagnes
Pour voir une femme
Je suis venu,
Des nuages amoncelés
La neige descend,
Du ciel couvert
Tombe la pluie.
Dans la lande
Le faisan s'agite
Dans les maisons
Les coqs chantent :
Nuit ! Fais place au jour !
L'aube vient.
Je veux entrer
Pour dormir avec toi.
Veuille ouvrir ta porte.

Suzuki Harunobu (1725-1770)

Sur le rivage de Nagato
Dans le calme du matin
Monte la marée,
Dans le calme du soir
Accourent les vagues.
Comme le flot
Qui ne cesse de monter
Comme les vagues
Qui gagnent, gagnent,
Rempli d'amour pour ma mie
Je m'approche.
Sur la plage rocheuse
De la mer d'Ago,
Ramassant des algues,
Les pêcheuses
Ont à leur cou
Des foulards qui brillent au soleil.
Des bracelets enroulés à leurs bras
On entend le cliquetis.
On les voit agiter leurs manches
De blanche étoffe.
Ne dirait-on pas qu'elles aiment ?

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Le texte est beau ... et que dire des estampes ...?! Elles sont magnifiques ... mais me font rosir les joues ...

null a dit…

Ces Nippons doivent avoir un sacré complexe, pour se représenter avec d'aussi gros engins ! ...

Anonyme a dit…

Etrange comme parfois les fleurs dans les poèmes prennent une toute autre représentation... Ne me dîtes pas non ! Cela n'est peut-être pas flagrant ici, mais j'ai raison, vous le savez !^^

Je pensais que les ogres dévoraient leurs victimes... Mais votre plaisir à vous, je le vois, est de les séduire avant. Pour que votre victoire soit totale ? Pourtant, je reste persuadée que votre âme est pure, voyez le paradoxe ! Allons, ne vous en faites pas, les personnages complexes ont toujours été les plus savoureux.

Anonyme a dit…

...Hélas !!! La chair n'en est que plus tendre quand on a su l'adoucir avant...

Anonyme a dit…

Sieur Ogre, vos paroles sont à chaque fois un enchantement. Je vous offrirais ce que vous voudrez ; toute à votre service que je suis, n'en doutez pas. Mon établissement ne fermant jamais l'oeil de la nuit ou du jour, jamais vous ne serez jeté dehors, parole de Brasier Flambant ! Quel genre de lecture désirez-vous donc ? Parlez, c'est être (presque) exaucé !
Quant à la "princesse en rouge", comme il vous plait d'appeller votre rencart, parait qu'elle n'est pas incensible à votre charme, mais chut, moa, je ne vous ai rien dit !^^

link886 a dit…

Bon, je corrige et m'auto-flagelle....J'ai bien l'Eros !! Et ce post me plait !

Meme si mon post de ce soir et plus Thanatos qu'Eros...

Anonyme a dit…

S'il vous plait gente damoiselle, n'ayez pas tant d'égards à mon endroit, cela me gêne fort, même si je vous suis gré de tant de courtoisie... et je vous assure que vous avez grand tort de m'offrir autant... Vous ne savez ce que je pourrai prendre...
Mais s'il vous plaît de m'offrir un peu de lecture... Alors, je veux bien que vous nous offriez un peu de cet Oscar Wilde que l'on dit dandy... Et de retour je pourrai vous offrir quelques temples Hindous qui gardent le secret de l'amour des Dieux...
A propos de la petite princesse en rouge...hum... son parfum enchante mes bois mais chut, Plus un mot là-dessus, puisque c'est à vous que je m'adresse...
Enfin, ultime précision, un rencart désigne ce que l'on désire "mettre au rencart" : jeter, se débarrasser... tandis que rencard ou rancard désigne un rendez-vous secret... Vous me direz que les deux peuvent être liés...

Link >> J'ai bien un plan sur Thanatos, et même plusieurs... mais si on me réclame de l'Éros... je suis tenté de satisfaire ces tentantes et non moins charmantes réclamations...
Et mon Rimb. dans tout ça ???

Anonyme a dit…

Mille excuses cher Ogre, mais il est vrai qu'en ce qui concerne les rencards ou les rencarts, cela n'enlève rien au fait que ce n'est pas un mot qu'il me plairait à sauver. Voilà ce qui peut éventuellement expliquer l'horrible faute que voilà. Non ?
De toute manière, vous ne saurez être cruel, ni me faire payer cette abomination... :) Car je vous l'affirme sans crainte : vous ne prendrez que ce que je vous offre.

Quant à ce cher Oscar, comment savez-vous si j'ai des choses à dire, ou à citer, en rapport avec cet être ?
Mais bon, puisque c'est si galamment demandé, je vais faire mon possible pour vous contenter.

Dans l'attente, recevez mes plus respectueux hommages.

Anonyme a dit…

...Ma Bien chère damoiselle... Je ne faisais que trouver le jeu de mot plaisant... En aucun cas je n'ai voulu vous montrer une faute de votre part !!! C'est donc à moi de vous devoir quelque chose cette fois, en plus de vous présenter mes sincères excuses pour cette bourde dont je suis hélas, un spécialiste...
D'autre part, je ne veux rien exiger de la lecture que vous pourriez m'offrir... C'est de vous voir libre d'errer comme bon vous semble dans mes bois, qui fait mon simple bonheur...
Agréez je vous prie, en plus de mon sincère regret, mon désir de vous voir heureuse de circuler ici selon votre bon plaisir, et dans les termes que vous choisirez. Mes respectueux hommages.

Anonyme a dit…

Mais c'est toujours un plaisir que de me promener dans vos bois. (tant que le loup n'y est pas) (quoi qu'il me fait pas peur lui ! Un amateur ! Bref...)
Malgré vos protestations, laissez moa vous affirmer que je suis votre obligée, à vot' service, évidemment !^^
Je vous laisse à propos de ces estampes, puisque la nouvelle balade s'annonce longue.