lundi 3 décembre 2007

...La belle affaire !




Le feu

Mon Dieu mon Dieu cela ne s'éteint pas
Toute ma forêt je suis là qui brûle
J'avais pris ce feu pour le crépuscule
Je croyais mon coeur à son dernier pas

J'attendais toujours le jour d'être cendres
Je lisais vieillir où brise l'osier
Je guettais l'instant d'après le brasier
J'écoutais le chant descendre descendre

J'étais du couteau de l'âge égorgé
Je portais mes doigts où vivre me saigne
Mesurant ainsi la fin de mon règne
Le peu qu'il me reste et le rien que j'ai

Et puisqu'il faut bien que douleur s'achève
Parfois j'y prenais mon contentement
Pariant sur l'ombre et sur le moment
Où la porte ouvrant déchire le rêve

Mais j'ai beau vouloir en avoir fini
Guetter dans ce corps l'alarme et l'alerte
L'absence et la nuit l'abîme et la perte
J'en porte dans moi le profond déni

Il s'y lève un vent qui tient du prodige
L'approche de toi qui me fait printemps
Je n'ai jamais eu de ma vie autant
Même dans tes bras qu'aujourd'hui vertige

Le souffrir d'aimer flamme perpétue
En moi l'incendie étend ses ravages
A rien n'a servi ni le temps ni l'âge
Mon âme mon âme où m'entraines-tu

Aragon




Le Caravage - Judith et Holopherne (1599)


4 commentaires:

Anonyme a dit…

Oh my god!
M. Ogre a ouvert son bloug!
*_*
Comme quoi, tout arrive...
(j'ai demandé 500 000 euros pour mon Noël, pourvu que ça marche....)

M. Ogre a dit…

...Venez en mon castel, chère trollette, je saurais vous offrir d'avantage... N'hésitez pas, vous êtes la bienvenue !!! Et puis nous sommes un peu de la même famille...

PetitChap a dit…

... ne sais pas quoi dire ... mais avais envie de laisser une trace de mon passage ... je ne suis pas morte ...

La bise

M. Ogre a dit…

...Merci, petite princesse en rouge...