jeudi 13 décembre 2007

Deo gratias !!!


Jacques Prévert en abbé, au défilé de Saint-Cyr-l'École, le 16 juin 1935.

Je vous salis, ma rue
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Je vous salis ma rue
et je m'en excuse
un homme-sandwich m'a donné un prospectus
de l'Armée du Salut
je l'ai jeté
et il est là tout froissé
dans votre ruisseau
et l'eau tarde à couler
Pardonnez-moi cette offense
les éboueurs vont passer
avec leur valet mécanique
et tout sera effacé
Alors je dirai
je vous salue ma rue pleine d'ogresses
charmantes comme dans les contes chinois
et qui vous plantent au coeur
l'épée de cristal du plaisir
dans la plaie heureuse du désir
Je vous salue ma rue pleine de grâce
l'éboueur est avec nous.
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Jacques Prévert ; Fatras (1966)
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Qu'il faut éviter toute impudicité dans les images sacrées
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En ce qui concerne l'impudicité des images, voici ce que dit le concile oecuménique de notre époque : Toute impudicité doit être évitée. [...]Ainsi les images ne représenteront pas de beautés provocantes et n'en seront pas agrémentées. [...] On veillera avec grande diligence et grand soin à ce que rien de désordonné, rien qui ait l'air intempestif et tumultueux, rien de profane et de déshonnête ne se produise, puisque c'est la sainteté qui convient à la maison de Dieu [Psaume 92, 5]. Pour rendre un plus grand honneur et une plus grande vénération aux images des saints, il faut les peindre, les sculpter, les façonner de sorte qu'elles suscitent des embrasements dans le coeur des hommes, tout obstacle dû à l'absence de sérieux et à l'impudicité qui choquent les yeux de ceux qui les contemplent étant supprimé [Frédéric Schenck, De imaginibus, cap. 12 et 13].
On voit parfois, en certains lieux où l'on n'aurait pas dû les accepter, des images de saints portant le visage et les traits d'homme encore vivants ; et sous le couvert de ce subterfuge, les yeux se repaissent du portrait de ceux que l'on aime. Cette supercherie doit être éliminée et interdite car c'est une peste qui provoque la pensée à s'exciter. De fait, abuser des images dans cette perspective est funeste.
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Le Bernin (1598-1680) ; L'Extase de sainte Thérèse, Santa Maria della Vittoria, chapelle Cornaro, Rome.
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C'est pour ce motif assurément que Clément d'Alexandrie se moqua des nations païennes : Praxitèle, dit-il, comme le montre clairement Posidippe dans son livre sur Cnide, faisant la statue d'Aphrodite Cnidienne, lui donna la ressemblance de Cratiné, qu'il aimait, afin que les malheureux habitants eussent à adorer la maîtresse de Praxitèle. Lorsque Phryné, courtisane de Thespies, était dans la fleur de sa beauté, tous les peintres représentaient Aphrodite en lui prêtant ses traits, de même que les sculpteurs d'Athènes donnaient à leur Hermès la ressemblance d'Alcibiade. A vous de mettre en oeuvre votre jugement, pour voir si vous voulez adorer aussi les courtisanes [Le Protreptique, I. VI]. [...]
C'est pourquoi, ceux qui dirigent le peuple doivent travailler avec la plus grande diligence à ce qu'on n'introduise pas dans les images une figure, une attitude, un ornement qui formeraient les hommes non pas à la piété, mais au contraire à la lubricité, l'orgueil, la curiosité, et aux autres vices ; ainsi, ils ne donneront pas lieu à calomnie et blasphème de la part des hérétiques, qui sont à l'affût de la moindre occasion pour s'y livrer. Quinctinus Heduus écrit à merveille à propos du canon 2 du concile de Gangres : Nulle part chez les chrétiens, on ne doit voir de peintures infâmes et licencieuses, comme celles qui pourtant, croit-on, ornent aujourd'hui les jardins et les demeures des princes et des particuliers ; nos églises non plus ne seraient pas épargnées par cette honte. Le plus détestable, c'est quand les peintres introduisent sans vergogne la lascivité dans les oeuvres où ils représentent les images des saints, par exemple, la très sainte Vierge Théotokos, la Madeleine pénitente en larmes, et les autres saintes femmes ou les vierges. Et le plus exécrable de tous les blasphèmes, c'est quand le pinceau, restituant le mystère ineffable de la sainte Cène, ne la distingue apparemment en rien d'un banquet de débauchés, ce qui n'est pas rare. [...]
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Molanus (1533-1585) ; Traité des saintes images (1570)

Le Bernin (1598-1680) ; La Bienheureuse Ludovica Albertoni. San Francesco a ripa, chapelle Altieri, Rome.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ah les extases du Bernin...
*soupiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir*