vendredi 28 décembre 2007

...Chantons un peu !!!


"Moi, bon nègre tout noir,
De la tête aux pieds si vous voulez voir.
Venu à Paris pensant rigoler,
Mais moi bien tromper, toujours m'ennuyer.
Aussi, gros chagrin, moi le dir' à vous
Vouloir retourner chez nous. [...]
Moi mis à la mode française,
Parce que moi forcé, mais pas être à l'aise
Avec pantalon et tout l'fourbi ;
Bretelles, faux-col et souliers vernis
Moi aime bien mieux la mode de chez nous
Avec pas de costum' du tout..."


Mayol ; Le bon nègre tout noir, tout noir (1899)



"[...] C'est la Bouss-Bous-Mée
De Mascara
Que dansent les almées
Sous les palmiers du Sahara.
Le vent soulève la gandhoura
Et comme dans un rêve, on voit
Le gai paradis d'Allah [...]


[...] C'est là-bas,
Au pays des baobabs
Que chacun se sent là-bas
Plus heureux qu'un nabab
Car les dam's ont des appâts
Tellement admirabl's
Qu'on est certain d'avoir du rab [...]."


André Hornez ; Les Baobabs.







"[...] Sous le joli ciel indien
Paraît qu'il y a des négresses
Qui donnent des rendez-vous le soir
A des nègres de même espèce
On n'y voit rien tant c'est noir [...]"






"[...] C'était un p'tit négro
Tout ce qu'il y a de rigolo
Il avait de jolies dents blanches
Dans une bouche tout' noire
Quand Amélie recevait
C'est lui qui servait
Et l'joli négrillon passait les bonbons
En disant aux gens : Y a bon [...]"


Amour en noir et blanc ; 1906





"C'est moi qui suis sa petite
Son Annana, son annana, son Annamite
Je suis vive, je suis charmante
Comme un p'tit z'oiseau qui chante.
Il m'appelle sa p'tite bourgeoise
Sa Tonkiki, sa Tonkiki, sa Tonkinoise
D'autres lui font les doux yeux
Mais c'est moi qu'il aime le mieux [...]."

Georges Villard ; La petite Tonkinoise (1906)





"[...] Ell's ont la peau comm' du cirage
On dit que ce peuple sauvage
A chaqu'repas mange du feu
ça doit vous étonner un peu [...]


Refrain : Mais, vraiment, l'on ne croyait pas
Qu'pareill's gens vivaient ici bas
Et qui n'fut douté jamais
D'aller au Dahomey


Ell's ont de drôles de coutumes
Ainsi qu'de primitifs costumes
Ell's ne port'nt pas de faux appas
C'est naturel du haut en bas [...]


Le roi souvent pour se distraire
Comme il est d'un' humeur sévère
Fait trancher pour son bon plaisir
La tête à son peuple martyr [...]
Pour mettre un terme à ce carnage
Il faut vers ce peuple sauvage
Sans hésiter, cré nom d'un nom !
Braquer sans tarder le canon [...]


Refrain : Il faut donc aller sans retard
Déployer chez eux l'étendard.
Libre enfin, le noir, désormais
Vivrait au Dahomey"


Édouard Vézinaud ; Les Amazones du Dahomey


Nota bene : les extraits de textes de chansons sont tirés de l'ouvrage de Claude et Josette Liauzu : Quand on chantait les colonies - Colonisation et culture populaire de 1830 à nos jours ; Éditions Syllepse, 2002.

3 commentaires:

null a dit…

Quel petit rigolo, ce Hergé...

(... not.)

link886 a dit…

Que veux-tu que je commente...

Je connaissais les idées générales (et les illustrations), mais les textes. C'est violent quand même !!

Je suis un peu sur le cul j'avoue.
(Histoire contemporaine 1. Moi 0)

Merci pour la doc

Anonyme a dit…

...Et encore... Je m'retiens un peu !!! Mais n'oublions pas la chanson anti-coloniale très présente aussi à la même époque ! Mais ce sera peut-être l'objet d'un autre post...
Salut et fraternité Alsasso-savoyard (alléchant ton pudding...)